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Étoile guide pour les prochaines décennies

Industrie 4.0. L'étoile guide pour les prochaines décennies.Un terme électrise les entreprises, les scientifiques et les politiciens dans le monde entier: Industrie 4.0. Le terme décrit un processus qui vise une nouvelle révolution industrielle. Les motifs sont différents et le progrès est tout sauf un escargot

Les pays industriels espèrent de l’Industrie 4.0 davantage d’efficacité et une compétitivité accrue. Par contre, les pays émergents comme la Chine veulent franchir le pas entre «l’atelier du monde» et le précurseur technologique au niveau des produits et des méthodes de production.

Mis en réseau à un haut niveau et extrêmement flexibles
Même si les points forts des différentes initiatives comme «Industrial Internet Consortium» (IIC) aux États-Unis, «Industrie 4.0» en Allemagne, l’initiative «Industrie 2025» en Suisse ou «Made in China 2025» en Chine sont légèrement différents, ils ont tous une vision commune: à l’avenir, la fabrication doit être mise en réseau et flexible. Les capteurs omniprésents et les algorithmes intelligents doivent veiller à ce que les produits puissent être fabriqués jusqu’à une taille de lot 1, avec une qualité de série et les coûts d’une fabrication de masse. Ceux qui fixent les standards dans cette course devraient faire partie des gagnants de la mondialisation. Pour les États- Unis, le processus offre l’opportunité de rapatrier à la maison la production perdue et de réindustrialiser l’économie. Les prix bas de l’énergie combinés à un paysage informatique innovant sont de bonnes conditions pour gagner la course pour les clients de demain. La manipulation intelligente d'énormes volumes de données sera justement un avantage concurrentiel déterminant dans les années à venir. Dans ce domaine, personne ne peut se mesurer avec des champions comme Google ou Amazon. Les experts s’attendent à ce que ces entreprises américaines marquent des points surtout avec de nouveaux services et de nouveaux modèles d’affaires. Tout comme la plateforme allemande «Industrie 4.0», le «Industrial Internet Consortium» (IIC) est le moteur de la quatrième révolution industrielle aux États-Unis. Pour intensifier le sujet ensemble, les deux organisations se sont mises d’accord en mars 2016 sur une collaboration. «L’Internet industriel veut dire gagner des données à partir des machines et en tirer des enseignements utiles pour nos clients», dit Jeff Immelt, directeur-exécutif de General Electric (GE), membre de l’IIC. «Cela crée des valeurs par milliards et cela transformera GE.»

Différents motifs
En Chine, la transformation de l’économie nationale compte parmi les plus hautes priorités. Le gouvernement a lancé en 2015 le programme «Made in China 2025». En juin 2016, un fonds a été créé dont trois milliards de dollars doivent financer la modernisation de l’industrie. L’achat du fabricant allemand de robots KUKA par le groupe chinois Midea fait également partie de la stratégie. L’automatisation renforcée des petites et moyennes entreprises compte parmi les principaux objectifs du pays. Du point de vue des chinois, l’économie numérique est la clé décisive pour l’aisance future. Pour les entreprises largement développées au Japon et en Corée du Sud, la mise en réseau intelligente est surtout synonyme d’augmentation de la productivité. Davantage d’automatisation et l’utilisation accrue de robots réduisent non seulement les coûts mais peuvent également amortir les conséquences du changement démographique. Les moteurs de la transition dans les deux pays sont les grands conglomérats industriels qui développent les systèmes de production en réseau tout d’abord pour une utilisation dans leurs propres groupes. La compétitivité internationale et le changement démographique jouent également un rôle clé dans la modification de la production industrielle en Europe. Le continent peut construire sur une infrastructure bien développée et un grand nombre d’employés qualifiés. Grâce aux nouvelles technologies comme la réalité augmentée et les robots collaboratifs, l’Industrie 4.0 met des emplois à disposition, également adaptés aux employés plus âgés.

La mise en application n’en est qu’à ses débuts
En novembre 2015, le Centre pour la recherche économique européenne (ZEW) a présenté une étude qui aboutit à des résultats surprenants: «Seules 18 % des entreprises connaissent le terme Industrie 4.0, et les grandes entreprises sont nettement plus souvent informées que les petites.» Seuls 4 % des personnes interrogées ont déclaré «avoir déjà réalisé la numérisation et la mise en réseau des processus de production dans le cadre de projets de l’Industrie 4.0 ou de le planifier dans un proche avenir».Le degré de notoriété dépendait aussi fortement du secteur étudié. Les entreprises dans les domaines de l’informatique et des télécommunications, de l’industrie électrique et de la construction de machines en particulier savaient de quoi il s’agit. Le secteur du transport et de la logistique s’est avéré bon dernier de l’enquête – malgré le fait que grâce à des chaînes de livraison en étroite liaison, l’Industrie 4.0 sera très importante pour lui à l’avenir.

Les innovations pour l'éfficacité sont au premier plan
Certains précurseurs industriels ont déjà le regard fixé sur la nouvelle étoile guide comme aide à l’orientation. «Même si cela se déroule de manière plutôt évolutionnaire que spectaculaire, les choses ont évolué au cours des dernières années», dit le professeur Jürgen Jasperneite, qui s’occupe de l’Industrie 4.0 depuis des années au centre d’application Fraunhofer Industrial Automation à Lemgo. «Les entreprises ont développé de nouvelles compétences, surtout pour concevoir des produits plus intelligents et optimiser la production.» Par rapport aux «smart products» et à la «smart production», elles auraient négligé jusqu’ici les «smart services» – de nouvelles prestations de services intelligentes autour de leurs produits. Dans le domaine de la production en réseau, l’analyse en temps réel de machines, d’installations et d’usines en enseignetières se trouve en haut de l’agenda. Mais certaines entreprises exploitent d’autres potentiels de l’Industrie 4.0, au-delà des augmentations d’efficacité.

La production rentre d’Asie
Le fabricant d’articles de sport Adidas mise en partie sur l’Industrie 4.0. Au lieu de produire des chaussures de sport selon le mode classique Industrie 3.0 en grandes quantités en Asie, on mise à l’avenir sur la «speedfactory», une production proche des clients qui se déroule avec un niveau d’automatisation élevé et qui permet la fabrication de chaussures de course à pied individuelles. La première speedfactory se trouve à Ansbach près de la centrale Adidas et elle doit produire environ 500 000 paires de chaussures en 2017. La deuxième speedfactory sera ouverte l’année prochaine aux États- Unis. L’exemple illustre deux promesses essentielles liées à l’Industrie 4.0: production individualisée de masse et le retour des emplois industriels dans les pays à salaires élevés du monde occidental. Si la quatrième révolution industrielle doit être un succès, elle doit également passionner le grand nombre de petites et moyennes entreprises, en plus des précurseurs parmi les groupes. Il faut leur construire des ponts dès aujourd’hui pour qu’elles ne soient pas écrasées par l’Industrie 4.0 à l’avenir.

Thomas Rinn et Dr Michael Zollenkop

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