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Visionnaires et en avance: les entreprises romandes

En 2011, le GS1 Report a examiné les supply chains des entreprises internationales et suisses. L’EPFL-IML (International Institute for the Management of Logistics de l’EPFL) a comparé ces résultats avec ceux spécifiques des entreprises romandes – avec une conclusion intéressante.

(pw/ec) Pour cette enquête, un questionnaire a été envoyé aux entreprises romandes. Il reprend tous les points du GS1 Report avec quelques questions supplémentaires liées à la gestion interne de leur supply chain. Les réponses obtenues sont représentatives du tissu économique de la Suisse romande et permettent de confirmer cette enquête comme statistiquement significative.

Volatilité, complexité et incertitude
La tendance observée pour les entreprises romandes est similaire à celle des entreprises suisses. Si une minorité ne considère pas de modifications futures, la plupart s’attend à un contexte de plus en plus volatile, incertain et complexe. La proportion des entreprises romandes qui s’attendent à des modifications importantes dans ces domaines est plus élevée que la moyenne suisse et se rapproche de la tendance générale mondiale.

Principaux défis
Les entreprises ont clairement compris que l’augmentation des fluctuations du marché va impliquer un besoin d’amélioration de la réactivité de leur supply chain. La problématique des délais revient très souvent comme l’un des défis principaux. Le second point qui rejoint l’étude initiale GS1/IBM est l’optimisation des coûts. A nouveau une approche «subie», soignant la conséquence et non la cause, comme par exemple l’anticipation des besoins des clients. D’autres points sont mentionnés de manière moins régulière comme la durabilité, l’aspect écologique ou encore la compréhension des besoins du client. A noter que ce dernier aspect, déterminant dans le succès et l’image de l’entreprise, est finalement assez peu mentionné.

Investissements
Toutes les réponses enregistrées indiquent que les entreprises romandes planifient à court terme (investissements à deux ans). Cette vision à court terme avait déjà été mentionnée dans l’étude globale GS1/IBM. Elle met en exergue le risque pour les entreprises suisses, et suisses romandes en particulier, de quitter à court ou moyen terme le peloton de tête des entreprises visionnaires.
Les investissements prévus pour faire face à la volatilité des marchés et améliorer la transparence de la supply chain sont plus importants que la moyenne suisse et internationale, et placent, actuellement, les entreprises romandes comme des visionnaires. La durabilité de la supply chain n’est pas encore une réflexion majeure et active des entreprises romandes. C’est un fait intéressant dans la mesure où la plupart de ces entreprises apparaissent comme étant plutôt en avance par rapport aux autres sociétés suisses et internationales, elles sont dans ce domaine très en retrait.
Dans l’ensemble, les entreprises romandes présentent tous les aspects qui les placent dans la catégorie des visionnaires. La structure et la performance de leur supply chain les placent en avance par rapport à la moyenne mondiale et même par rapport à la moyenne suisse dans la majeure partie des domaines observés. Par contre, comme pour la moyenne suisse, les investissements des entreprises romandes sont envisagés à court terme, ce qui représente un risque de quitter à relativement court terme le groupe des leaders visionnaires.

Prof. Philippe Wieser
Etienne Dalla Costa

A propos des auteurs
Philippe Wieser, professeur à l’EPFL et à l’Ecole des Ponts Paris- Tech, est directeur de l’IML (International Institute for the Management of Logistics).
Etienne Dalla Costa termine ses études d’ingénieur à l’EPFL et a réalisé cette enquête dans le cadre de son projet de semestre.

GS1 Report 2011 «Smart supply chains»
Cette étude réalisée en 2011 par GS1 Suisse et IBM a montré l’état des supply chains des entreprises, dans un contexte international et suisse. Elle a été organisée selon trois perspectives majeures: la volatilité, la transparence et la création de valeur. Selon ces trois axes, quatre critères caractérisent une supply chain intelligente: l’agilité et la transparence, la vision globale et la collaboration, l’optimisation dynamique et la durabilité. De plus, l’étude a montré une corrélation significative entre le succès financier de l’entreprise et la qualité de sa supply chain. Ainsi, le positionnement des entreprises peut être organisé selon trois catégories: les visionnaires, les planificateurs et les administrateurs. Les résultats indiquent que les entreprises suisses, dans leur ensemble, se positionnent plutôt comme des visionnaires. Il a toutefois été souligné qu’elles ont une vision à court terme, impliquant potentiellement le risque de ne pas pouvoir suivre le niveau de développement sur un horizon à long terme. Le défi principal ressorti de l’enquête internationale est la prévision des fluctuations de la demande (approche proactive). Par contre, pour les entreprises suisses, l’optimisation des coûts reste la priorité. Contrairement aux entreprises internationales, les entreprises suisses présentent une approche cherchant à agir sur les conséquences et non sur les causes influençant directement la performance de la supply chain (approche passéiste). La durabilité ressort comme un élément majeur de préoccupation des entreprises suisses mais, de façon étonnante, seules 50 % d’entre elles investissent dans ce domaine. En conclusion, en 2011, les entreprises suisses présentent, en moyenne, des supply chains en avance par rapport aux autres entreprises mondiales mais avec un risque de perte de performances à moyen terme.
L’étude «Smart supply chains» est disponible auprès de GS1 Suisse. Pour commander un exemplaire, veuillez vous adresser à Diese E-Mail-Adresse ist vor Spambots geschützt! Zur Anzeige muss JavaScript eingeschaltet sein!.

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