Bon anniversaire, code barres

Le code barres fête en 2013 son 40ème anniversaire – une occasion de faire la fête ?

Absolument, car le code barres a marqué le secteur des biens de consommation. À partir de l'idée de base toute simple de simplifier et d'accélérer le processus à la caisse, tout un système s'est développé en fin de compte. Le code barres a contribué de façon essentielle à la simplification des processus économiques. Ce qui a débuté à la caisse du supermarché est aujourd'hui le principe de base du pilotage des flux de marchandises et d'informations pour plus d'un million d'entreprises à travers le monde. L'augmentation d'efficacité ainsi réalisée permet des économies énormes qui se chiffrent à plusieurs milliards chaque année au niveau mondial. L'économie a donc bien quelque chose à fêter !

Jusqu'ici, vous n'avez parlé que de l'économie. Comment les consommateurs profitent-ils du code barres ?

On pourrait citer avant tout le traitement rapide des achats ou des paiements à la caisse, mais l'utilité du code barres va beaucoup plus loin que cela. Avec le code barres, tout un système s'est développé. L'identification des produits est ici l'élément fondamental. Si un produit est identifié de façon univoque, les stocks de marchandises, par exemple, peuvent être gérés à l'aide des informations qui y sont liées. Et c'est ici que le consommateur entre en jeu : le système permet une meilleure gestion des stocks et génère une disponibilité plus importante, qui à son tour est dans l'intérêt du consommateur. De plus, le code barres permet aux consommateurs un accès facile aux informations du produit. Grâce au scannage du code barres à l'aide de smartphones, les consommateurs peuvent accéder relativement facilement aux informations sur Internet. Et ce n'est que le début de l'évolution ! À propos, par « traitement rapide du paiement », je ne pensais pas seulement aux employés à la caisse qui peuvent réaliser l'opération de paiement plus vite grâce au scannage du code barres. J'évoquais plutôt les quelques chaînes commerciales qui ont déjà introduit des systèmes d'auto-scannage. Ceci correspond exactement à notre vision : simplifier le quotidien des gens par des flux de marchandises et d'information optimisés. Il y a donc réellement quelque chose à fêter – pour tous les participants à la chaîne de création de valeur.

Pouvez-vous commenter un peu plus précisément l'idée de base du code barres ?

Je n'ai pas participé personnellement aux discussions planificatrices, mais je peux encore très bien me rappeler de l'époque de ma jeunesse où le personnel de caisse devait taper le prix de chaque article, et de nombreux employés étaient occupés entre les rayons à attribuer chaque produit individuellement avec des informations de prix. En cas de modifications de prix, chaque produit devait à nouveau être manipulé à la main pour adapter l'étiquette du prix unitaire.
Mais tout cela, c'est du passé : aujourd'hui, il est simplement nécessaire de scanner le produit, le prix correct est déjà enregistré dans le système de caisse, ce qui représente une augmentation d'efficacité et une simplification des processus énormes. Et il faudrait se représenter la société actuelle, à l'heure de la mondialisation et d'une forte répartition du travail, sans code barres et sans l'échange standardisé de données – c'est tout simplement inimaginable.

Peut-on donc encore imaginer notre vie sans code barres ?

Mais bien sûr ! Il faut simplement développer et mettre en œuvre quelque chose de nouveau, plus économique, plus efficace, qui sera considéré comme meilleur par 1,6 millions d'entreprises, plus ou moins simultanément à travers le monde. Blague à part, j'ai présenté cela de façon exagérée et provocante. Théoriquement rien n'est impossible. Cependant, le code barres s'est imposé pendant ces 40 années et a continué à se développer. Il garantit en tant que standard une protection élevée des investissements. Le développement et la diffusion de standards demandent un peu de temps. Comme je l'ai déjà dit, le code barres ne doit pas être considéré de façon isolée. Il doit être considéré comme élément d'un système complet, avec lequel plus de 1,6 millions d'entreprises pilotent leurs affaires quotidiennes, pour s'assurer que le consommateur trouve ses produits préférés en rayon.

Quelles sont les principales évolutions que le code barres a subies au cours des 40 dernières années ?

Le code barres joue un rôle nettement plus important aujourd'hui qu'en 1973. Alors que le code barres n’était encore qu’un enfant, il a été utilisé en particulier dans les magasins d'alimentation américains. Depuis, il est utilisé dans les supermarchés et les grands magasins pour pratiquement tous les produits. Et entre-temps il est également utilisé en standard sur les produits pharmaceutiques. Personne n'avait pensé à cela il y a 40 ans. Une évolution essentielle que je souhaite citer ici, c'est la traçabilité, qui devient de plus en plus importante. Une meilleure traçabilité est rendue possible par l'identification simplifiée déjà évoquée au moyen du code barres. C'est seulement grâce au code barres que les produits défectueux peuvent être retrouvés assez facilement par exemple lors d'opérations de rappel puis retirés de la circulation. Le suivi des expéditions de colis est un autre bon exemple. Le code barres s'est développé au fil des décennies et s'est « mis à la page ». Il englobe notamment toute la chaîne de création de valeur et tous les partenaires impliqués parlent un langage commun à travers le monde.

Quelles évolutions sont encore à attendre ? Dans quelle mesure le code barres a-t-il encore un avenir comme support de données ?

À mon avis, le code barres a encore sa raison d'être pour la majorité des produits parce qu'il est le moyen d'identification et de repérage le plus efficace et le plus économique.  Il est vrai que pour certaines catégories de produits, il serait souhaitable d'avoir davantage d'informations que ce que le code barres peut véhiculer, car le code courant EAN/UPC-Code est limité à 13 chiffres. Par contre, les symbologies GS1 DataBar et GS1 DataMatrix peuvent encoder davantage d'informations. Dans les domaines alimentaires et de la santé publique, les informations complémentaires comme la date de péremption et le numéro de charge sont importantes pour la traçabilité.
Occasionnellement, on pose la question dans quelle mesure la technologie RFID (Radio Frequency Identification, identification par radiofréquence) pourrait remplacer le code barres. La technologie de radiofréquence permet de transmettre les mêmes informations que le code barres. Le gros avantage de cette technologie est que les informations peuvent être transmises par radio et que le processus de scannage est superflu. Un autre avantage de la technique RFID par rapport au code barres est que les puces sont non seulement lisibles mais également accessibles en écriture. Il est donc possible d'écrire des informations sur le transpondeur si celui-ci voyage avec la marchandise.
C'est pourquoi dans le secteur de l'habillement, l'utilisation de la RFID se développe lentement mais sûrement. La raison en est la multitude du même produit, qui s'explique par les différents coloris, tailles, coupes etc. Avec une solution RFID, il est possible d'enregistrer et de lire le cycle de vie et les données de mouvement de chaque vêtement. On peut ainsi mettre en place des processus plus transparents de la production jusqu'au magasin, et optimiser les déstockages ainsi que la gestion des retours. Le réapprovisionnement est amélioré grâce à des données plus précises et un échange de données plus rapide avec le fournisseur. Le repérage de tous les vêtements permet un inventaire plus rapide, et une information aux clients sur les fonctionnalités, la matière ou la provenance des vêtements. Un autre avantage pour le secteur : la RFID protège contre les contrefaçons et les importations frauduleuses.

Complétez la phrase : « Pour ton 40ème anniversaire, cher code barres, je te souhaite...»

...une très longue vie et beaucoup de bonheur pour les 40 prochaines années !

GS1 Suisse